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Jean-Marie DEDEYAN
22 novembre 2025
TRIBUNE - Quand souffle le vent des orages qui arrivent ...

TRIBUNE - Quand souffle le vent des orages qui arrivent ...

Par Monsieur Jean-Marie Dedeyan, membre du Conseil d'EuroDéfense-France

Quand souffle le vent des orages qui arrivent ...

Il arrive parfois que les nations entendent avant les autres le grondement lointain des tempêtes. La France, patrie des frontières déliées et des solidarités profondes, se tient aujourd’hui dans cet entre-deux fragile où le monde bascule sans jamais prévenir.

Et voici que ses chefs militaires, hommes de mesure, habitués au silence plus qu’aux déclarations, prennent désormais la parole avec une gravité inaccoutumée.

Le général Thierry Burkhard, avant de quitter ses fonctions de chef d’état-major des Armées, le 1er septembre, parlait déjà du retour possible d’une guerre de haute intensité, de ces conflits où le feu recouvre les certitudes et où le courage redevient une monnaie rare.

Son successeur, le général Fabien Mandon, a franchi un pas supplémentaire : « Il faudra accepter de souffrir économiquement, et peut-être de perdre nos enfants. »

Une phrase terrible, presque insoutenable, adressée non pas à un cercle d’initiés… mais aux maires de France lors du récent congrès annuel de l’Association des Maires de France, comme s’il fallait avertir les villages avant la bataille.

Pourquoi maintenant ? Pourquoi ainsi ? Parce que le monde s’avance, à nouveau, vers la zone d’ombre et qu’il est normal que l’Armée étant l’armée de la Nation, son chef d’état-major, dans le prolongement du discours du Président de la République le 13 juillet dernier, porte à la connaissance des maires l’évolution des menaces et la nécessité d’y faire face en s’y préparant au plan militaire et au plan civil. Les forces armées doivent pouvoir s’appuyer sur le soutien et la force d’âme du peuple français et il est donc très important que la résilience logistique, sanitaire et morale s’organise sur tout le territoire.

Les chemins possibles de la guerre

Dans un contexte géostratégique marqué par le désengagement relatif des États-Unis du théâtre européen, la montée en puissance de la Chine et une offensive russe en Ukraine risquant d’évoluer vers une possible confrontation avec les pays de l’OTAN à l’horizon 2030, les États-majors européens ne se perdent pas en fantasmes : ils imaginent des scénarios sobres, réalistes, construits pour prévenir l’inconcevable.

Et, tout en se préparant, leurs experts convergent vers un même spectre : un conflit qui débuterait dans la surprise, l’ambiguïté, ou le choc brutal.

Il pourrait s’agir d’une incursion limitée dans un pays balte, un village pris sur une route secondaire, un drapeau planté pour tester l’OTAN. Ou bien d’une double manœuvre : incursion au Nord + frappe sur une ville européenne, pour sidérer les opinions publiques avant même qu’elles comprennent et tester la solidité de l’article 5 de l’Alliance atlantique. Plus sournois encore : une attaque contre nos voies maritimes, contre les câbles sous-marins, contre un satellite, ou une cyber-offensive paralysant les secours, les banques, les trains. A l’évidence les différents espaces de conflictualité doivent être pris en compte dans l’effort d’adaptation à un contexte géopolitique particulièrement fragilisé.

Ainsi naissent les guerres modernes : par actions hybrides, par effacement, par déni, par saturation, avant que survienne le bruit des armes. Dans un monde où la conflictualité se joue autant dans les airs et les mers que dans l’espace numérique, la puissance d’un pays tient désormais à sa capacité à maitriser les technologies de pointe, à protéger ses réseaux, à sécuriser ses données, à défendre son ciel orbital.

Dans ce monde-là, la France n’est pas nue

Contrairement à ce que certains disent par réflexe ou lassitude, la France demeure une puissance militaire complète, fait rare désormais sur le continent européen :

- Elle possède une force de dissuasion nucléaire indépendante et opérationnelle à tout moment.

- Elle est la seule qui dispose d’une capacité autonome de décision, de commandement et de projection, garantie que la liberté de notre Pays ne dépendra jamais d’un autre.

-Son armée est professionnelle, aguerrie, expérimentée.

- Elle reste membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU.

- Elle a renoué avec la montée en puissance de la réserve et compte dans ses réservistes des qualifications très utiles pour les différentes formes de guerre hybride.

L’adresse du général Mandon aux maires de France s’inscrit dans une démarche de « réarmement moral de la Nation » établie par la revue nationale stratégique en juillet et fixant les orientations des politiques de défense et de sécurité nationale pour les années à venir. Mais elle a suscité bien des interrogations.

Sur le fond, le Chef d’état-major des Armées a raison : une nation qui ne se prépare pas est une nation vulnérable. Mais sur la forme, son propos heurte, inquiète, interroge. S’agissait-il de préparer les esprits et d’inciter les maires à prendre part à un réarmement moral de leurs administrés ? Ou d’une forme de diversion visant à appeler l’attention sur un tout autre problème que le difficile débat du Parlement sur le projet de budget pour 2026 ?

Les militaires ne font pas de politique et, en fait, le discours du CEMA reprenait ce qu’il a déjà dit lors de son audition par la Commission de la défense et des forces armées de l’Assemblée nationale le 22 octobre dernier.

En s’adressant aux maires de France, le CEMA a estimé que les forces armées doivent pouvoir s’appuyer sur le soutien et la force d’âme du peuple français et que les communes sont les lieux d’enracinement pour les hommes et les femmes qui y vivent. Il est donc important que la résilience logistique, sanitaire et morale s’organise sur tout le territoire avec l’appui des élus locaux.

Il ne faut pas oublier qu’en complément de la Défense militaire, la défense nationale comporte deux autres composantes : la défense civile qui participe aux missions de prévention, à la mise à l’abri des populations, à l’organisation des secours, et la défense économique qui vise à protéger l’économie et les entreprises des atteintes de toute nature et à subvenir aux besoins de la défense nationale.

La France et ses partenaires européens ont « trois à quatre ans » pour se préparer et l’effort ne doit pas être seulement militaire ou industriel. La population doit, elle aussi, « se préparer à des sacrifices » et la ministre des Armées, Catherine Vautrin, considère qu’il est « pleinement légitime de s’exprimer…. pour consolider l’esprit de défense, cette force morale collective sans laquelle aucune nation ne pourrait tenir dans l’épreuve ».

Vers une conscription volontaire ?

Alors que la défiance à l’égard de la politique est clairement exprimée dans les sondages, les indicateurs d’opinion liés à la défense et à la sécurité sont positifs. Le niveau de confiance des Français envers l’Armée atteint 85% (76% en moyenne dans les autres pays européens) et 77% des Français estiment que la coopération européenne sur les sujets de défense doit être renforcée.

En mars 2025, une enquête du think tank Destin Commun a fait apparaitre cependant des disparités à l’égard d’un rétablissement du service militaire obligatoire. Si 62% des Français y sont favorables, seuls 43% des 18-24 ans soutiennent l’idée, contre 72% des plus de 65 ans. Beaucoup de jeunes estiment qu’une telle mesure serait un frein dans un parcours académique ou professionnel et considèrent qu’une interruption forcée pour un engagement militaire n’est actuellement pas justifiée.

Certains responsables laissent toutefois entendre qu’un nouveau modèle de mobilisation pourrait revenir : non pas la conscription de masse du XXe siècle, mais un engagement volontaire, structuré, d’une dizaine de mois, assurant la formation des soldats appelés à renforcer ensuite les rangs des réservistes dont nos armées vont avoir besoin.

La conscription pourrait être étendue aux emplois de laboratoires, cyber et robotique notamment, de bureaux d’études, de drones par exemple, de développement ou de production. Elle deviendrait ainsi un service national de défense élargi, tourné vers les réalités d’aujourd’hui : cyberdéfense, lutte informationnelle, analyse de données, intelligence artificielle appliquée au renseignement, soutien aux chaines industrielles critiques, participation aux programmes spatiaux essentiels à la souveraineté.

Un tel dispositif permettrait de dissiper la réticence des jeunes en leur montrant que le service militaire ne se réduit pas à servir dans les forces combattantes : il s’inscrit dans un projet collectif ancré dans les enjeux stratégiques du temps présent et dans des secteurs sensibles et en tension, pouvant souvent devenir porteurs d’emplois.

Chacun y trouverait une place utile, correspondant à ses compétences ou à ses aspirations, qu’il s’agisse de conception, de maintenance, de sécurité numérique, d’ingénierie ou d’innovation.

Ainsi repensé, le service national formerait non seulement des soldats, mais aussi des acteurs de la résilience nationale, capables de protéger nos infrastructures, de renforcer notre autonomie technologique et de participer à la montée en puissance de notre industrie de défense. Il préparerait une génération entière à comprendre le monde qui vient et à y tenir son rôle : celui d’une France qui sait se tenir debout, unie et souveraine.

La paix n’est plus un acquis, mais un effort qui devient un combat quand la menace se précise. La France n’est pas sans ressources : puissance nucléaire, diplomatie crédible, armée entraînée, génie industriel. Reste la question essentielle : la Nation est-elle prête ? Les interventions officielles, les débats parlementaires et les commentaires d’experts relayés par les médias participent à une utile sensibilisation de l’opinion. Un manuel de survie et de résilience à destination des Français vient, en outre, d’être mis en ligne pour inviter les Français à la vigilance et leur prodiguer d’utiles recommandations

Une République n’est grande que lorsqu’elle accepte de regarder lucidement ce qui vient et d’y faire face avec réalisme, courage et détermination pour assurer la défense des libertés face aux tentatives hégémoniques d’agresseurs sans scrupules et pour préserver l’avenir de ses enfants.

Jean-Marie Dedeyan

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