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Chers amis lecteurs,
À l’heure de l’affaiblissement de l’ordre international par ceux-là même qui l’avaient établi au sortir de la Deuxième guerre mondiale, et de la remise en question de la solidarité transatlantique, l’actualité internationale nous rappelle l’impérieuse nécessité pour les Européens de développer leur autonomie stratégique et de renouer avec la puissance.
Le deuxième mini-sommet de l’OTAN avec le président Trump doit agir comme un ultime avertissement pour les nombreux Européens encore sceptiques quant au changement de paradigme sécuritaire et stratégique en Europe, qu’ils soient toujours dans un état de sidération ou plus simplement dans le déni de la disparition de la garantie de sécurité américaine.
L’administration américaine a pris soin d’enlever toute substance à ce sommet en évacuant les sujets de fond pour l’Alliance : pas de discussion sur les défis de sécurité en Europe, pas de consensus sur la réalité de la menace russe et sur le soutien à l’Ukraine, pas de « livrables » ou d’annonces en termes de transformation de l’Alliance, de révision de son ambition ou d’adaptation de sa posture.
Confirmant son désintérêt pour la défense collective de l’Europe et son mépris pour le multilatéralisme, la priorité du président américain était de rapporter un trophée en politique intérieure, en imposant aux Européens de dépenser plus pour leur défense, potentiellement au bénéfice de l’industrie de défense américaine.
Cette approche purement transactionnelle s’est résumée à un engagement des Alliés à porter leur budget de défense à 5% du PIB (3,5% pour la défense + 1,5% pour la résilience et des infrastructures critiques duales), en échange de la réassurance du président américain de soutenir l’article 5 (moins engageant que le 42.7 du Traité de l’UE) du traité de Washington.
Illustrant la réalité du rapport de force entre les États-Unis et les Européens, et le niveau de dépendance des seconds vis-à-vis des premiers, les Alliés européens ont mis un mouchoir sur leur dignité, en flattant à l’envi l’ego du président Trump.
Peu glorieux, mais efficace, le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, est même allé plus loin dans l’exercice de la flatterie stratégique. S’il n’a certainement pas gagné le respect de son interlocuteur, il a au moins « fait le job » en gardant l’Amérique de Trump à bord de l’Alliance atlantique. Mais pour combien de temps ?
Cet engagement des Alliés d’augmenter leur budget de défense est trop souvent présenté comme une victoire de Trump, mais elle l’est d’abord pour les Européens qui se sont placés en condition de produire l’effort nécessaire pour faire face au nouveau contexte géostratégique.
Pour autant, le retrait américain d’Europe est inéluctable. Il faut donc en prendre acte et organiser dès à présent et en bonne intelligence avec les États-Unis, notre montée en puissance capacitaire, pour compenser progressivement la diminution annoncée des ressources stratégiques américaines disponibles en Europe.
Cela prendra plusieurs années, mais l’objectif ultime reste l’avènement d’une véritable autonomie stratégique européenne, en matière d’appréciation de situation, de décision, d’approvisionnement et d’action (planification et exécution d’opérations militaires).
Les Européens doivent donc à la fois imaginer un nouveau système de décision et de commandement, et développer et financer leur base industrielle et technologique de défense européenne (BITDE).
Les cinq obligations pour renforcer la coopération européenne et promouvoir la préférence européenne en matière d’armement sont parfaitement détaillées dans l’article ci-après de Denis Verret, vice-président d’EuroDéfense-France, et Ralph Thiele, président d’EuroDéfense-Allemagne. Il s’agit de prioriser les priorités, de favoriser l'autonomie stratégique européenne, de stimuler l’industrie européenne de la défense, d’améliorer la gouvernance et de résoudre le problème du financement.
Un excellent programme pour nos travaux à venir.
Bonne lecture à tous,
Fidèlement,
Jean-Marc Vigilant,
Général de division aérienne (2s)
Président d’EuroDéfense-France
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