La Défense de l’Europe par les Européens
La Défense de l’Europe par les Européens : un mythe, une nécessité, une ambition, un espoir ?
Par le Général Palomeros, Général d'armée aérienne (2S), chef d'état-major de l'Armée de l'air (2009-2012) et commandant suprême allié Transformation (SACT) de l'OTAN (2012-2015), membre du Conseil d'EuroDéfense-France
Fondation Robert-Schumann - le 19 février 2024 - Lien
Sans abuser des superlatifs, l’année 2024 se présente comme une année charnière. Elle est déjà marquée non seulement par la poursuite des conflits et crises en cours, mais aussi par leurs effets et conséquences géostratégiques dont la portée reste en grande partie à évaluer. 2024 est aussi une année de grands moments mémoriels et de rendez-vous électoraux, c’est une année de tous les risques et, souhaitons- le, d’opportunités, en particulier pour l’Europe.
Comme une sorte de filigrane, ou pour certains de serpent de mer, la défense européenne fera l’objet d’analyses, mais aussi d’un véritable « stress test ». Dans cette perspective, il ne saurait être trop tôt pour se poser sans faux fuyants une question existentielle pour l’avenir de l’Europe et en particulier de l’Union européenne.
QUELLE DÉFENSE POUR L’EUROPE ?
Sous une forme quelque peu provocatrice mais stimulante, il s’agit d’évaluer le potentiel des Etats membres de l’Union européenne à se défendre par eux-mêmes. Est-ce là une nécessité, une ambition, un espoir, voire tout simplement un mythe ?
Vue de Sirius, la formulation même de cette problématique pourrait paraître surprenante. Ne parlons-nous pas d’une communauté de vingt-sept pays, peuplée de près de quatre cent cinquante millions d’hommes et de femmes qui, au fil d’une histoire récente issue de la Seconde Guerre mondiale, ont décidé d’unir
leur destin autour de valeur communes de paix et de liberté. Et cela seulement cinq ans après la fin du conflit, le 9 mai 1950.
Les deux guerres mondiales, qui ont ravagé l’Europe, décimant de jeunes générations, n’ont-elles pas été suffisantes pour écrire en lettres d’or au frontispice des nations européennes que la liberté et la paix ne sont pas des héritages inaltérables ? que celles-ci ont été acquises par le courage et le sang de nos prédécesseurs et que la Défense doit en être en la gardienne vigilante ?
A cet égard, la valeur mémorielle de 2024 ne saurait être sous-estimée, pour faire écho à Johann Wolfgang von Goethe : « c’est pour le passé et l’avenir que nous devons travailler : pour le passé, afin de reconnaître ses services, pour la postérité afin d’augmenter sa valeur. Ceux qui ne comprennent pas leur passé sont condamnés à le revivre ». Il y a près de cent dix ans le 3 août 1914 éclatait la Première Guerre mondiale. Elle devait être courte et décisive, ce serait la « der des ders ! ». En quatre ans, elle fît près de vingt millions de morts, pratiquement autant de civils que de militaires, cependant cela ne suffit pas à trouver la voie d’une paix viable entre les ennemis qui semblaient héréditaires des deux côtés du Rhin. Quelques vingt ans plus tard seulement, l’Allemagne d’Hitler envahissait la Pologne déclenchant le cataclysme d’une Seconde Guerre mondiale qui fît plus de quarante millions de morts en l’espace de six ans.
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